Face à la barbarie, l'humanité doit rester unie et ne pas céder à la peur


Lundi 16 Novembre 2015

Ce vendredi 13 novembre 2015 s'est produit l’indicible, l'horreur, mais 48 heures après il faut se souvenir qu'il n'y a qu'une chose qui unit ceux qui ont fait ça: la barbarie et à ça il n'y a qu'une seule chose à répondre: l'unité dans l'humanité sans distinction!


A lire

Qu’il est difficile de trouver les mots justes 48 heures après les terribles attentats de vendredi 13. Les plus meurtriers que la France ait connus. Une soirée cauchemardesque. Nous sommes évidemment bouleversés, endeuillés, de tout coeur solidaires avec les familles et les proches des 129 victimes et des nombreux blessés dont certains ont leur pronostic vital toujours engagé. Le président de la République François Hollande a décrété, fait rarissime, un deuil national pour 3 jours. Et déclaré l’Etat d’Urgence (qu’il souhaite prolonger 3 mois selon les dernières informations, nous reviendrons dans nos reportages des prochaines semaines sur ce qu’implique ce mot). Voilà pour les faits. Mais à peine deux jours après l’émotion suscitée, déjà il est temps de reprendre de la distance pour ne pas tomber dans le piège tendu par Daech, l’organisation terroriste qui a revendiqué ces attentats parisiens. Le plus évident est celui de la peur et de la division. Déjà certains y sont tombés.

On ne fera donc pas l’honneur de nommer ceux dont les réactions abjectes sont venus salir le deuil, ceux qui déjà accusent les musulmans ou les réfugiés, ceux là-même qui pourtant fuient les terroristes de Daech implanté chez eux. On ne parlera pas des réactions de sénateurs américains ou de fils d’industriels de l’armement sur les réseaux sociaux, qui ont  suggéré aux citoyens de s’armer (à revoir Bowling from Colombine de Michael Moore). On ne parlera pas non plus de la récupération politique de certains partis ; si la plupart des candidats aux élections régionales ont interrompu leur campagne, des militants d’un parti politique distribuaient samedi matin des tracts sur le marché de Manosque.
C'est la société du mélange et de la co-exitence Orient-Occident qui est visée par Daech

Mais parlons de ce mot Guerre, répété partout dans les files du marché, à la télévision et parmi les plus hautes instances. Ce mot guerre, pourvoyeur de peur et de violence, sans éthique aucune, ni d’un côté, ni de l’autre, sinon celle de la surenchère. Avec ces attentats, qui terminent l’année aussi mal que ce qu’elle a commencé, la France connait le retour de flamme d’une politique étrangère belliciste en Libye, au Mali, en Syrie, en Irak...

Sauf que cette fois c’est vous, c’est eux, c’est nous que les terroristes ont frappés. Pas les caricaturistes d’Allah, Yavé ou Dieu de la joyeuse bande de Charlie, pas les clients en majorité de confession juive de l’hypercasher, non cette fois ils ont visé la joie, le partage, l’amitié, la vie, la jeunesse, ils ont frappé l’essence même de notre société, liberté, égalité, fraternité. Celle du mélange entre croyants de toutes religions et athées, entre femmes et hommes, entre copains de toutes origines réunis dans un bar ou dans une salle de spectacle, des lieux où les populations se croisent, se mêlent, se métissent. C’est cela le mal pour ces intégristes. C’est cette co-existence entre Orient et Occident qui est possible en France– malgré ce qu’en dit l’extrême droite et même si elle n’est pas parfaite- que ne supporte pas les intégristes de Daech.
Ils veulent nous diviser en distillant la peur, restons unis dans l'humanité

Et quoi de mieux pour faire naître la division, les amalgames et la désignation de bouc-émissaires que la terreur, la peur et la méfiance qu’ils ont distillé en nous…Alors soyons plus forts citoyens, ne nous laissons pas guider par cette peur si mauvaise conseillère, ne cédons pas comme déjà le font certains politiques à la folie sécuritaire, et aux lois liberticides mises en place sous prétexte de nous protéger. Oui à l’Union des peuples, à l’union de l’humanité sans distinction, mais pas à la sacro-sainte union sacrée ou nationale que nulle ne peut critiquer. Oui à l’école, à la culture pour tous qui apprennent l’ouverture et le vivre-ensemble.

Hier soir une centaine de Manosquins se sont réunis spontanément, comme un peu partout en France pour déposer au pied de la statue Le Froid des bougies qui réchauffent et qui éloignent la peur. Une foule d’individus différents qui forment un tout avec pour point commun, celui de partager le même sang qui a tant coulé ce vendredi 13 novembre 2015.
Pour ne pas oublier les victimes retournons dans les bars, les restos et les salles de spectacles

Alors, pour ne pas oublier les existences fauchées par les balles, demain, ici ou ailleurs on ira de nouveau écouter de la musique au Bataclan, au café Koi ou à Jean Le Bleu, on ira de nouveau voir du théâtre (comme la légende noire du soldat O maintenu malgré les événements samedi) on ira dîner dans un restaurant rue de Charonne, rue Bichat ou place des Marchands, et surtout, surtout on ne se laissera pas diviser par des terroristes qui se prétendent d’une religion qu’ils salissent.

Cette fin de semaine mon professeur d’histoire-géographie Gérard Giuliano est parti, juste avant de voir ces attentats immondes. C’est à lui que j’aimerais dédier la fin de mon édito. A lui qui, lors du chapitre sur les religions, s’énervait, trépignait, avec une ardeur communicative, à nous faire comprendre, à nous jeunes ados de 16 ans que si les 3 religions, musulmane, chrétienne ou juive, ont un tronc commun, nous sommes les branches de cet arbre appelé humanité. Puisque les intégristes de Daech, n’ont pas compris cela (ils n’ont pas eut la chance d’entendre Monsieur Giuliano) peut-être pourrions-nous chérir ce qu’ils détestent le plus : le mélange.

Camille Garcia

 

A écouter

Edito attentats.mp3  (4.2 Mo)


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Un grand merci au photographe Pascal Duvet

®Pascal Duvet



Fréquence Mistral Manosque