Au départ, il y a le carnaval, ce jour de liesse à la symbolique très forte où l’excès, le défoulement, l’inversion des codes, la satire, l’insoumission deviennent rituels. Un moment de liberté pure, d’imprévisible et d’énergie vitale. Quel terrain de jeu plus adéquat pour Christian Ubl ? Lui qui œuvre sans cesse à bousculer les règles et façonne un langage qu’il puise dans l’histoire populaire, ses danses traditionnelles, folkloriques ou de société, ses célébrations et ses récits. Imaginé comme un tableau vivant et baroque en perpétuelle évolution, La Cinquième Saison met en scène sept danseurs, un compositeur de musique électronique, un chanteur lyrique et un vidéaste pour une grande mascarade dont le public, masqué en bouffon, roi, catcheur, ou une personnalité connue de tous, est aussi acteur. Choisis pour leur « appétit de mouvements », les interprètes se lancent à corps perdus dans cette fantaisie chorégraphique énergique au climat subversif et envoûtant, et nous entraînent dans cette danse délicieusement déraisonnable et libératrice. De quoi se sentir sacrément vivant.