Le chant du monde : de Giono à Ferrandez


Mercredi 2 Octobre 2019


Le chant du monde : de Giono à Ferrandez  (4.87 Mo)

Disons-le tout de suite, l’adaptation illustrée du célèbre roman de Jean Giono édité chez Gallimard BD est une réussite. Ce western montagnard couché sur planches en dessins et aquarelles est fidèle au texte de Giono et traduit les ambiances naturalistes et psychologiques en conservant ces tons sombres et menaçants que la nature revêt dans l’œuvre de l’écrivain manosquin. De plus les personnages portent ce côté manichéen auquel Hollywood nous a habitués.
Rappelons que Giono était un fidèle spectateur des westerns projetés à Manosque ; cela convenait à son inspiration romanesque et à sa passion pour le cinéma. Les grands espaces et l’action nourrissent le texte publié en 1934 et qui fut adapté pour grand écran en 1965 par Marcel Camus avec Charles Vanel et Catherine Deneuve ; un film qui à l’époque n’a emballé ni Giono ni le public.
C’est dire le risque pris par le dessinateur de traduire en traits et couleurs les scènes décrites par l’écrivain.  Ferrandez n’en est pas à un coup d’essai. Ses livres sur l’Algérie ou Albert Camus (« L’étranger », « Le premier homme »), ses cahiers d’Orient ou ses incursions dans le jazz  attestent du talent de l’artiste.
Une exposition propose de suivre le travail graphique de l’illustrateur à la médiathèque d’Herbès avec aussi des panneaux de ses aquarelles agrandies de toute beauté. L’exposition est visible jusqu’au 21 décembre aux heures d’ouverture de la médiathèque.
Je vous propose d’écouter Jacques Ferrandez revenir sur cette adaptation et son attachement au roman de Giono.
Cinéphile averti, Jean Giono disait à propos du cinéma : « Ce n’est plus par les mots mais par les images que le récit avance ». Ferrandez le prouve : cela vaut aussi pour la bande dessinée !





Fréquence Mistral Manosque