Fréquence Mistral

Le prince Albert de Monaco et Jean-François Mutzig, deux hommes et des éléphants


Vendredi 20 Novembre 2015

Le prince Albert de Monaco est venu saluer en personne le travail du photographe Manosquin , Jean-François Mutzig. Des éléphants et des hommes une exposition à la galerie des pêcheurs de Monaco pour mettre en lumière l'urgence à sauvegarder les éléphants d'Asie, une espèce en danger. Des sujets environnementaux qui touchent SAS Albert II de Monaco, tout juste de retour de la COP21 à Paris.


© Jean-François Mutzig
© Jean-François Mutzig
Jean-François Mutzig, et Frédéric Massé reviennent tout juste, avec leur association Les Clichés de l'aventure, de  Monaco pour le vernissage de l'exposition Des éléphants et des hommes. Une belle consécration sur Le Rocher pour ce travail de longue haleine à photographier le lien qui unit ces deux animaux, au caractère pas si différent.


Jean-François Mutzig, Jeff pour les intimes, est un photo-journaliste qu'on ne présente plus dans la région. Et pour cause, il n'oublie jamais sa ville de coeur Manosque à qui il réserve  d'ailleurs la primeur de ses expositions.  Depuis le début des pérégrinations de ce cht'i,  arrivé  voilà 20 ans dans notre région, le lien ne se rompt pas. Un point d'honneur pour celui qui a sillonné l'Ailleurs derrière son appareil photo.  Et l'Ailleurs pour Jeff c'est aussi bien les champs de lavande du plateau de Valensole, ou les ocres du Roussillon, que le Laos, l'Inde ou le Vietnam...C'est ce qui caractérise un photo-journaliste ou un grand reporter. Aller voir sur place de ses propres yeux ou  pour lui à travers la lentille de son appareil photo.

C'est au zoo d' Hanoï en 1999, qu'eut lieu le premier coup de foudre, la première rencontre entre le photographe et une éléphante. Il est sur le point de finir son reportage sur les mineurs du fleuve rouge lorsque cette curieuse femelle pachyderme  fouille de sa trompe son sac photo sous les yeux d'enfants rieurs. Un éléphant ça trompe énormément, dit-on. Pour Jeff c'est désormais une fidélité à toute épreuve qui va l'unir aux éléphants. Après quelques recherches, il se rend compte que peu de travaux existent sur l'éléphant d'Asie - différent de celui d'Afrique, tous n'ont pas des défenses en ivoire-  . Et encore moins sur la relation qui existe avec l'homme. Une relation vieille de 5 000 ans avec cet animal mythique, omniprésent dans la culture asiatique ; une relation très forte établie par des siècles de cohabitation et de collaboration, mais aussi de domination.
Hommes et Eléphants,  des destins liés

A l'état sauvage ils vivaient autrefois dans les forêts. Avant que la démographie galopante réduise son habitat naturel. Se joue alors la rencontre avec l'homme. Une relation d'abord basée sur un donnant-donnant harmonieux. Initialement dédiés au débardage, ils aident leur "mahout" -mot traditionnel pour parler des cornacs- grâce à leur force colossale. Puis, comme "l'Homme de la terre", l'éléphant est rattrapé par les machines, inventées par "l'Homme de la ville". Ils ne sont plus rentables. Il faut donc leur trouver d'autres activités pour qu'ils continuent "à rapporter". Aujourd'hui ils servent donc surtout à divertir les touristes, une manne financière importante pour les pays asiatiques. Une basse besogne qui lui confère néanmoins un nouveau statut de travailleur. Là encore le destin des hommes et des éléphants ne fait qu'un. Tout comme son "mahout", l'éléphant domestique est confronté aux maux de la société: pauvreté, chômage, misère, exploitation.

Et maltraitance, car l'animal souffre dans un milieu urbain qui n'est pas le sien. Mais est aussi fortement dépendant à l'homme, à son "mahout". Il suffit de regarder les clichés de Jeff, pris du Sri Lanka au Vietnam, en passant par le Laos, L’Inde et la Thaïlande, pour être ému, amusé, ou saisi. Jean-François Mutzig s’attache à saisir les gestes attentionnés des « mahouts » et les réactions de l’animal, ou son évolution au sein des populations locales. Des images puissantes, en noir et blanc, qui montrent toute la complexité dulien qui unit ces deux animaux sur 4 ou 2 pattes. Faite d’affection et de domination.

L'éléphant court à l'extinction, il faut agir!

Une subordination qui a causé des ravages : trafic d'ivoire, braconnage, contrebande mais aussi maltraitance, sans oublier les changements climatiques causés par l'activité humaine... L'éléphant court à l'extinction. Il suffit d'observer la pyramide des âges. Certaines femelles épuisées ne parviennent plus à donner la vie. Le Laos, pays du million d’éléphants n’en compte plus qu’un millier et demi. Et sur l'ensemble du continent asiatique, ils ne sont plus que 40 000. Sa survie dépend donc d’initiatives particulières, mais surtout de décisions politiques radicales que certains états commencent à mettre en œuvre. La protection de l’animal relève de mesure d’urgence.
 
Et l'urgence pour Jean-François c'est d'informer, de montrer, de sensibiliser à travers ses expositions. Une prise de conscience urgente du public est impérative pour participer à la sauvegarde de cette espèce. A l’heure où les éléphants sont le plus menacés, le photojournaliste ne compte d'ailleurs pas s'arrêter là. Comme son combat pour la survie du pachyderme, l'exposition est en perpétuelle mouvement. Avec son complice, aussi aventurier que lui mais désormais plus vidéaste, Frédéric Massé, ils vont continuer à sillonner d'autres pays à la rencontre d'autres éléphants et d'autres "mahouts". L'exposition devrait même s'enrichir de vidéos de Fred'. Prochaines destinations avec les stagiaires de l'association Les clichés de l'aventure et peut-être vous*, l'Inde pour une fête de l'éléphant au Kérala, la Birmanie et le Népal.

Un espoir: une nouvelle harmonie entre l'homme et l'éléphant

En attendant les deux complices ont posés leurs sac-à-dos (mais pas leurs appareils photo)  sur Le Rocher, le temps d'un fabuleux vernissage avec de grands formats et un tirage aux encres carbone aux pigments de charbon " qui subjuguent le noir et blanc et rendent un fini gris digne des techniques argentiques", s'enthousiasme Frédéric, fin connaisseur de la science photo. S'ils ont l'entier soutien de SAS la Princesse - qui a recueilli et sauvé Baby et Népal, les deux éléphantes du cirque Pinder du Parc de la Tête d'Or à Lyon - les récents événements ne leur ont pas permis de rencontrer la famille princière. En attendant qu'un jour renaisse dans le monde l’harmonie entre l’éléphant, Jeff et Fréd' vont continuer à aller photographier des éléphants et des hommes. Une harmonie que l'on aimerait évident entre hommes aussi, histoire  de faire mentir ce proverbe laotien qui résonne si fort aujourd'hui :  "Quand les éléphants se battent, les fourmis meurent..."

Camille Garcia

 Exposition « Des éléphants et des hommes » ouverture tous les jours jusqu’au 3 janvier 2016, à la galerie du Parking des Pêcheurs, à Monaco sous l'égide de l'Association « Les clichés de l'Aventure » avec le concours de l'Association « Baby et Népal » et le soutien du Gouvernement Princier. Une partie des recettes de la vente sera reversée à l’association « Baby et Népal ».

Ecouter ou télécharger :

Durée : 18'07"
invites_du_jour.mp3 invités du jour.mp3  (16.6 Mo)


Pour aller plus loin

Le communiqué de presse du gouvernement princier présentant l'exposition
http://www.gouv.mc/Action-Gouvernementale/L-Environnement/Actualites/Exposition-Des-Elephants-et-des-Hommes
 
L’association Les Clichés de l’Aventure
Contacts:
Jean-François Mutzig : jean-françois.mutzig@wanadoo.fr
Frédéric Massé : fredpresse04@wanadoo.fr

http://www.facebook.com/lesclichesdelaventure
http://www.lesclichesdelaventure.com/fr/accueil.html

Jean-François Mutzig
 http://www.jeanfrancoismutzig.com/
 
 
 
 

Quelques photos sur les 28 clichés de l'exposition monégasque...

© Jean-François Mutzig
© Jean-François Mutzig

© Jean-François Mutzig
© Jean-François Mutzig

...Et le vernissage

© James Vil
© James Vil

© James Vil
© James Vil




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