Fréquence Mistral

Philippe Forcioli dit et chante la boucherie de 14/18 !


Jeudi 29 Novembre 2018


2018_11_29_reportage_manosque_philippe_forcioli_spectacle_sur_14_18.mp3 2018-11-29-Reportage Manosque-Philippe Forcioli Spectacle Sur 14-18.mp3  (3.95 Mo)

Pour ouvrir son spectacle, l’artiste allume une bougie. La flamme vacille plus d’une heure durant laquelle Philippe Forcioli nous accueille en 14-18. Il éteindra la veilleuse après un ultime hommage à quatre auteurs disparus durant cette période. Et si l’on suit Charles Péguy, Louis Pergaud, Alain Fournier ou Guillaume Appolinaire dans les écrits sublimes, on a en tête le gâchis de leurs vies arrêtées.  D’autres ont été marquées, brisées à jamais, Blaise Cendrars, Maurice Genevoix, Roland Dorgelès, Gabriel Chevalier ou encore Céline, celui d’avant la controverse. Toutes ces plumes trempées dans l’horreur et le sang auxquelles s’ajoute bien sûr à Manosque Jean Giono pour un extrait terrien du Grand Troupeau. Car l’artiste alterne textes et chansons pour mieux comprendre ces années où toute humanité a disparu pour 20 millions d’hommes. Avec la guillerette guerre qu’il préfère de Georges Brassens, Forcioli nous emmène au front fredonner « La Madelon » puis aux côtés des mutins de 17 qui chantaient « Non, non, plus de combat ». Il a mis en musique l’Alouette, poème de Paul Fort et parfois, quelques notes signées Debussy ponctuent la prestation.

Les talents de comédien s’ajoutent aux mélodies sobrement accompagnées à la guitare pour nous toucher en plein cœur. Mais les textes les plus terribles restent les extraits si peu poétiques de discours à l’Assemblée nationale où d’un éloge au pacifisme de Jaurès fraîchement assassiné on passe à un plaidoyer va-t-en-guerre musclé.
Ils auraient pu éviter la boucherie, ils n’en ont rien fait. Pendant plus de 4 ans, les Nations vont s’affronter dans la boue, la crasse, la faim, la mitraille et la mort dont seuls les poux sortent vainqueurs ; triste et sale victoire.
Guillaume, Charles, Alain, Louis et des millions d’autres moins connus n’en reviendront pas. Forcioli leur rend un bel hommage. Est-ce que ce sera suffisant pour éviter d’autres folies ; Rien n’est moins sûr, hélas.
Je vous propose d’écouter Philippe Forcioli juste après sa représentation au Centre littéraire et culturel Jean Giono devant un public conquis. Dans la salle des spectateurs et amis qui suivent le poète-guitariste depuis ses débuts voilà 40 ans déjà…




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