Fréquence Mistral

Le départ des migrants de Briançon ne passe pas


Lundi 20 Juin 2016


Gérard Fromm
Gérard Fromm
C’est l’incompréhension qui domine dans la sous-préfecture des Hautes-Alpes. Au 30 juin, la quasi-totalité des réfugiés accueillis en 2015 devront avoir quitté Briançon.
Petit retour en arrière. En octobre 2015, pendant l’afflux croissant des migrants en Europe et les débordements de Calais, le gouvernement cherche des villes pour accueillir des réfugiés. Briançon est sollicitée et répond de belle manière. Peu après en pleine nuit, parties de Calais, 21 personnes venues d’Erythrée, du Tchad, du Soudan ou encore d’Iran sont reçues par plusieurs associations et des bénévoles très actifs et avec l’aide de la municipalité. En première ligne, le maire en personne. Gérard Fromm encourage le mouvement, le soutient et paye même de sa personne pour l’organisation et les temps forts de cet événement.
Huit mois après des cours de français et des actions solidaires des deux côtés, les Briançonnais apprennent que l’Etat va disperser leurs nouveaux amis sur Marseille, Avignon ou Cavaillon car Briançon ne possède pas la structure administrative ad hoc à savoir un CADA, centre d’accueil de demandeurs d’asile. La solidarité, l’humanité et l’action des généreux Briançonnais ne pèsent rien face au monstre kafkaïen qu’est l’administration ; et peu importe que la plupart des réfugiés ait émis le souhait de rester dans leur ville d’accueil.
Situation incompréhensible que déplorent tous les accueillants de la cité Vauban. Je vous propose d’écouter Gérard Fromm. Le maire de Briançon souligne le gâchis ressenti par ses administrés et l’inquiétude des migrants. Il y aura ce soir, à l’issue d’une cérémonie officielle, 21 citoyens d’honneur décorés à Briançon mais, certains hélas ne seront déjà plus dans la ville qui les a si bien traités.

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Durée : 06'05"
gerard_fromm_1.mp3 Gérard Fromm.mp3  (5 Mo)