À l’origine, dans les années 1930, il ne s’agissait que d’un projet de rocade autoroutière destinée à contourner Marseille. Près d’un siècle plus tard, cette idée ressurgit sous une nouvelle forme : celle d’un axe routier entièrement urbain de 8,5 kilomètres, porté aujourd’hui par la Métropole Aix-Marseille-Provence. Le Boulevard Urbain Sud, plus connu sous le nom de B.U.S, doit relier le rond-point Florian, à Saint-Loup, jusqu’à la Pointe-Rouge, sur le littoral sud de la ville.
Mais derrière ce tracé, les chiffres donnent la mesure du défi : 45 000 véhicules par jour sont attendus au Cabot, contre 15 000 à la Pointe-Rouge. De quoi inquiéter les habitants et associations environnementales, qui dénoncent un projet d’un autre temps, à l’heure où Marseille cherche à apaiser sa circulation et à reverdir ses quartiers.
Les conséquences annoncées sont lourdes : des quartiers coupés en deux, près de 10 hectares de nature sacrifiés, et une coupure écologique majeure entre les collines et la mer. Pour réaliser le tronçon entre le Cabot et le littoral, le tracé devrait notamment traverser le jardin de la Mathilde, la zone agricole des jardins familiaux Joseph Aiguier et la pinède du Roy d’Espagne. Trois espaces de respiration urbaine appelés à disparaître sous l’asphalte.
Face à cette perspective, de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer une révision du projet et une véritable réflexion sur la mobilité à Marseille. « On ne peut plus construire la ville comme dans les années 60 », affirment les collectifs citoyens, qui redoutent de voir s’effacer les derniers morceaux de nature en cœur de ville.
Entre modernisation urbaine et préservation environnementale, le B.U.S cristallise plus que jamais le débat sur l’avenir de Marseille.
Pour signer la pétition :
https://agir.greenvoice.fr/petitions/destruction-de-10ha-de-nature-en-ville-1



